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Crise du sommeil :
L'urgence d'un véritable accompagnement
Et si vous faisiez partie du Grand Réveil ? (2/7)
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Par Véronique Bellemare Brière, Présidente fondatrice Institut SOMNA
✦ Ce texte est la 2e partie d’une série ✦
Si vous n'avez pas lu la première partie, commencez par la consulter ici:
➤ PARTIE 2. Ce que nous coûte un sommeil détraqué
Qu'on se le dise une fois pour toutes :
Avant même l'alimentation et l'activité physique, le sommeil est LE pilier le plus fondamental de la santé globale.
Vous en doutez ?
Notez qu’un sommeil déficient empêche d’avoir l’énergie requise pour s’activer.
Et qu’on peut survivre près de dix fois plus longtemps sans manger que sans dormir.
En 1964, sous supervision médicale (une expérience à ne pas reproduire chez vous!), le jeune Randy Gardner a tenu 11 jours (264 heures) sans dormir.
À l’inverse, on a déjà observé des adultes survivre jusqu’à 80 jours sans nourriture, pourvu qu’ils restent hydratés.
Comme je le dis souvent en accompagnement :
Dans le rapport ResMed 2025, qui regroupe les réponses de 30 026 personnes dans 13 pays:
71 % des employé·es déclarent avoir déjà appelé pour s’absenter du travail à cause d’un mauvais sommeil.
Malgré tout ce que la science confirme, on continue de rogner sur nos nuits.
Boostée à la taurine, la génération Redbull s’étonne de tourner en vain dans son lit.
Un modus operandi inquiétant s’est installé : on prend des pilules pour dormir… puis des stimulants pour rester éveillé.
Au lieu d'établir un cadre sain pour aider les enfants à sécréter leur mélatonine naturelle (hormone qui permet d'induire le sommeil), on les met sous mélatonine artificielle — sans certitude de son innocuité chez de petits êtres en pleine croissance.
➤ D’après l’Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV), un tiers des Français utilisent le café comme stratégie pour lutter contre la somnolence.
Et 1 adulte sur 4 dort moins de 6 h par nuit en semaine : une durée considérée comme une dette critique pour la majorité des gens.
Tout ça se paie cher : en santé, en productivité… et même en vies humaines.
Le manque de sommeil augmente de 2,5 fois le risque de détresse mentale fréquente (Blackwelder et al., 2021). Dormir moins de 6 h augmente le risque de diabète de type 2, de maladies cardiovasculaires, de dépression… et d’accidents de la route mortels (Oxford University Press, 2018).
Mais derrière tous ces chiffres, il y a de vrais drames humains.
Des parcours de vie cabossés par des années de nuits qui tournent à vide.
Il y a une vingtaine d'années maintenant, j’ai moi-même fait partie de ces statistiques...
Traversé un véritable parcours du combattant avec des difficultés de sommeil sévères, qui ont duré plus de 20 ans, de la toute petite enfance jusqu'à l'âge adulte.
Je vous épargne les détails pour l'instant, et combien je me suis sentie abandonnée par le système ; j’y reviendrai plus loin.
Un jour, un médecin m’a dit :
« Le sommeil est le dernier de mes soucis, moi je traite des cancers. »
Il oubliait l’essentiel : qu’un mauvais sommeil peut engendrer bien des cancers.
Mais comment a-t-on pu se déconnecter à ce point?
Pourtant, la science est claire depuis des années : il ne faut pas badiner avec le sommeil.
Quand on dort mal :
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L’attention baisse, la mémoire flanche ; les troubles de langage, d’apprentissage et de performance surviennent ; les symptômes d’un TDA(H) sont amplifiés ;
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Le métabolisme se dérègle, les hormones s’emballent, l’immunité chute, la tension monte ;
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L’anxiété s’installe, l’humeur se dégrade, la motivation s’effondre ; la dépression, l’infarctus et le diabète nous guettent ;
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La prise de poids s’accélère, le corps n’arrive plus à se regénérer ;
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Et à long terme : douleurs chroniques, vieillissement prématuré, maladies graves, déclin cognitif… et j'en passe.
On a collectivement commis l’erreur de reléguer le sommeil au second plan, alors qu'il représente les racines même de notre Arbre de santé globale™!
Oui, comme société, on a mis notre batterie à terre. Et on a même égaré le chargeur!
Mais les lois de la nature n’ont pas changé pour autant :
Notre rythme veille/sommeil repose sur une horloge biologique centrale, régie par le cerveau.
Comme un chef d’orchestre, il coordonne les horloges internes de chaque organe, chaque cellule. Si l'horloge centrale se décale, c’est tout l'orchestre qui se désynchronise.
Et nous voilà dans l’impasse.
Aux prises avec plusieurs enjeux sociétaux majeurs :
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Banalisation d'un besoin primaire dès l'enfance ;
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Horaires sociaux et système inadaptés ;
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Manque de personnes formées et disponibles pour accompagner.
Sans même s’en rendre compte, on s’est complètement dénaturé.
Notre quotidien moderne entre en collision directe avec ce que nous avons de plus vital.
Bien sûr, il ne s’agit pas de retourner vivre dans les bois, mais une chose est certaine : notre seule issue est de réhabiliter les facteurs naturels de santé trop souvent oubliés : l’exposition au soleil et à l’air frais, le mouvement, le rire, les connexions humaines…
Dans l’optique, le plus possible, de se renaturer.
Entre-temps, quoi faire quand, malgré la conscience et la volonté, le marchand de sable ne passe plus ?
Je vous dis TOUT dans la Partie 3 :
➤ Quand la quête de sommeil devient un parcours du combattant
Qu'on le veuille ou non, le sommeil n’est pas une option.
S’en priver volontairement, c’est comme se priver d’air.
Ce n’est pas sauver du temps… c’est littéralement écourter sa vie.
— Institut SOMNA

« Le sommeil c'est le carburant du corps et de l'âme.
S’il en manque, c’est normal de tomber en panne. »
— Institut SOMNA
« Le sommeil est sacrifié dans nos vies modernes,
alors même que son importance est de plus en plus reconnue. »
— Global Sleep Survey 2025, ResMed

Crédit: Kei
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Bellemare Brière, Véronique, Institut SOMNA, (2025) Crise du sommeil: L'urgence d'un véritable accompagnement (Et si vous faisiez partie du Grand Réveil?) Disponible sur : https://manifeste-somna-partie-1 (Consulté le : X XX XXXX).
