➤ PARTIE 1. S.O.S Sommeil : Une planète qui ne dort plus  

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Nos nuits sont plus blanches que jamais.
Pour des milliards d’humain·e·s, le sommeil est devenu un champ de bataille.

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Les prescriptions de somnifères, d’anxiolytiques et de mélatonine explosent dans plusieurs pays.​​​​​​​

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On sonne l'alarme dans les manchettes :

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​🔹 50 % des Français sont en dette chronique de sommeil (Le Monde, 29 mai 2025)
🔹 40 % des nourrissons dorment moins que recommandé (MMWR, CDC, 24 sept. 2021)
🔹 1 enfant sur 3 en Amérique du Nord ne dort pas assez (MDedge, 27 sept. 2021)
🔹 75 % des enfants atteints de TDAH souffrent de troubles du sommeil (CHADIS, 2020)
🔹 Près de 50 % des adolescents canadiens manquent de sommeil (Centre Douglas / Université McGill, 2024)
🔹 L’insomnie devient chronique chez les aînés en institution (Revue Médicale Suisse, août 2023)

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Le sommeil s’impose désormais comme un enjeu de santé mondial. (The Lancet Public Health, « Global Call to Action on Sleep Health », 28 sept. 2023.)  

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En France, les nuits ont été amputées de 1 h 30 depuis 1970 — soit près de 550 heures perdues par an. ​Et ça continue : en 2025, la durée moyenne de sommeil en jours de repos est de 7 h 38, contre 8 h 14 en 2019 [INSV – Institut national du sommeil et de la vigilance, 2025].  

 

Face à l’ampleur de la situation, la France a officiellement reconnu le sommeil comme un déterminant prioritaire de santé publique, en lançant, en juillet 2025, une feuille de route interministérielle et un plan d'action ambitieux. [1]

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➤ Selon le rapport ResMed 2024, mené auprès de 36 000 individus dans 17 pays, 59 % des gens déclarent avoir un problème de sommeil!  (On parle même de 63 % en Suisse! Tribune de Genève, 21 juin 2022).  

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​Un chiffre sans précédent ; comme si toute la Terre tournait à l’envers.​​

 

 Le constat est unanime : le sommeil est en crise. 

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​​Et cette crise touche tout le monde : enfants, parents, adolescents, adultes, professionnel·les, aîné·e·s…

 

Pendant que les tribunes alertent, les slogans vendent :

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• Un matelas « thermo-adaptatif » qui s’ajuste à vos cycles nocturnes ;

• Une montre high tech qui prétend analyser vos micros-réveils ;

• Une bague intelligente qui se vante de capter votre « score sommeil »…

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À coups de milliards, on nous injecte — à forte dose — l’illusion que le sommeil se contrôle, se calcule, se perfectionne.

 

Qu’il suffit du bon objet, du bon réglage… pour que tout rentre dans l’ordre.

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Pourtant, nos grands-parents arrivaient à dormir sans rien d’autre que la nuit...

Et si ça faisait aussi partie du problème?

 

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​ On veut aller toujours plus vite; être plus productif.

Et on oublie la base : c’est un bon sommeil qui permet cela! 

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Les humain·e·s sont programmé·e·s pour dormir un tiers de leur vie.

C’est dire l’importance cruciale de nos nuits!​

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Au lieu d’être priorisé, le sommeil est devenu un produit.

Un marché. Une promesse de performance.

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Mais il ne se commande pas! 

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Et plus on empile les gadgets, pire c’est. (Ça peut même mener à un autre trouble :                          « l'orthosomnie »: la quête obsessive du sommeil parfait).​

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 L’industrie s’est voracement emparée de notre besoin le plus fondamental. 

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Derrière ce raz-de-marée de promesses miracles se cache la volonté d’augmenter la dépendance de personnes en quête de solutions fiables.

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Après tout, pourquoi montrer aux gens à pêcher quand on est marchand de poissons?

C’est sans oublier la bête qui a envahi nos vies :

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Le web nous inonde d'informations, souvent erronées, auxquelles s’ajoutent l’IA et ses conseils génériques... qui nous éloignent de ce dont on a vraiment besoin : un accompagnement humain, personnalisé, éclairant.

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Non, il n’y a pas de magie ni de miracles en matière de sommeil.

Il n’y a que les lois de la Nature ; les plus sûres qui soient!​

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➤ Plus connectés et déconnectés que jamais

 

​Qu’on se l’avoue collectivement :

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Nous vivons à l’époque la plus « connectée » de l’histoire… mais n’avons jamais été aussi  déconnectés de nos rythmes naturels.

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Depuis l’invention de l’ampoule électrique (merci Edison), on peut reproduire le jour à volonté… jusqu’à enrayer la nuit; pour faire fleurir notre belle société de production.

 

C’est là qu’on a basculé dans un autre monde.

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Tandis que nos ancêtres chassaient et cueillaient pour se nourrir, marchaient des heures chaque jour, vivaient en tribu, suivaient les allées et venues du soleil… on passe maintenant nos journées assis devant des écrans ; on attrape en vitesse des plats sous vide à l’épicerie pour les avaler tout ronds ; on laisse nos bulles individuelles s’épaissir comme des ballons de baudruche…

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Et on se sent plus seuls que jamais.

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Manque de soleil, d’air frais, de socialisation ; sédentarité, cyberdépendance, pollution sonore et lumineuse… Toute cette structure sociétale et ce mode de vie qu’on s’est artificiellement construits vont à l’encontre de notre sommeil :

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• Adultes débordés, soumis au surtemps et aux quarts de travail ;

• Ados en décalage scolaire, collés jusqu’à 40 h / semaine sur leur cellulaire ;

• Aînés parqués dans des maisons de retraite et médicamentés, à défaut d’un cadre propice à leur sommeil.

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Résultat? ​ De plus en plus de maladies, de problèmes de santé mentale, de burn-out... Des hôpitaux pleins à craquer!

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➤ Et que dire des enfants?

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Dès les premières années de vie, leurs rythmes naturels sont bousculés :

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• recours persistant à de vieilles méthodes d’entraînement au sommeil inadaptées — où on les abandonne à leurs pleurs, parfois jusqu’à en vomir, pour les forcer à dormir ;

• horaires précoces et trop longues journées en garderie ;

• entrée prématurée à l’école, précipitant l’abandon des siestes ;

• expositions aux écrans ;

• agendas de président…​​

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 Ce manque de sommeil, souvent chronique, perturbe — parfois irréversiblement — le développement global de l’enfant.

 

Il affecte directement le cerveau et peut entraîner des troubles du comportement, de l’attention, de l’apprentissage et du langage…

 

 Dans les cas extrêmes, il pourrait même engendrer un arrêt de croissance. 

 

[Petit & Montplaisir, 2020 — Encyclopédie du développement des jeunes enfants]

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Dans un monde logique :

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Quand on a faim, on mange.

Quand on a envie, on va aux toilettes.

Quand on a sommeil… on va au lit!

 

Mais est-ce vraiment ce qu’on fait?

 

Plus souvent qu'autrement, on ravale nos bâillements.

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Certains disent même qu'ils dormiront quand ils seront morts.

Mais ils oublient qu’on peut mourir de ne pas dormir!

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➤ L'humanité à contre-rythme​

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Tous les êtres vivants — animaux, plantes et même bactéries — sont dotés d’un rythme biologique interne qui alterne naturellement entre phases d’activité et de repos.

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Il suffit d’observer nos animaux de compagnie aller jour après jour, sans montre, se coucher toujours à la même heure. Leur corps sait.

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Comme l’aurait dit malicieusement un mystérieux Professeur Ougudu, dont on doute de l’existence, mais pas du bon sens :​

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« On s’est longuement interrogé sur les causes du sommeil. La principale est l’envie de dormir. »

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Mais nous, on n’écoute plus notre corps.

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Et plus on compense avec des béquilles, plus on s’éloigne de notre sommeil.

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« Boire du café empêche de dormir.

Par contre, dormir empêche de boire du café », 

s’amuse à dire Philippe Geluck.

 

On rêve d'une peau éclatante, de cheveux resplendissants, de ralentir les signes du vieillissement…

On dilapide des fortunes en régimes insipides, traitements de kératine et injections de botox pour faire fuir les rides…

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Alors que c’est durant le sommeil que se secrètent les hormones de jouvence!

Et qu’en carence de nuits de qualité, on augmente le risque d’obésité.

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Pour paraphraser Jean de La Fontaine, j'ajouterais que :  rien ne sert de courir… Il faut dormir à point.

 

Parce que c’est seulement en prenant soin de notre sommeil… que notre sommeil peut prendre soin de nous.

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Et quand vient le temps de provoquer un déclic chez les personnes que j’accompagne avec la somnopédagogie™[2], je leur dis souvent ceci :  ​

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​​​​​​​​ Et si, ensemble, on avait mis notre batterie à terre? ​​​​

 

 

Voyons cela de plus près dans la Partie 2 :​

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​➤ Ce que nous coûte un sommeil détraqué

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​​​​​​… et pourquoi nous ne pouvons plus l’ignorer.​​​​​​

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[1]  Dans le cadre de la Grande Cause Nationale « Santé mentale », le gouvernement français a dévoilé le 22 juillet 2025 une Feuille de route interministérielle pour la promotion d’un sommeil de qualité (2025–2026). Ce plan mobilise plusieurs ministères autour de mesures concrètes en prévention, repérage, environnement, éducation et formation.
À l’Institut SOMNA, nous applaudissons cette prise de conscience : cela fait déjà plusieurs années que nous formons des professionnel·le·s capables d’accompagner concrètement les personnes dans cette traversée, selon les plus hauts standards d’éthique et d’humanité. Voir le communiqué officiel complet.

 

[2] ​La somnopédagogie™ est une approche exclusive de l'Institut SOMNA. Je vous en parlerai en détail plus loin...​

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